Qu'est ce que signifie H.P.V ?
HPV est l'abréviation pour Human Papilloma Virus. C'est tout simplement le nom d'une famille de Virus qui atteignent la peau (verrues) et les muqueuses (notamment la muqueuse génitale: condylomes ). Plus d'une centaine de virus HPV sont identifiés à ce jour comme responsables d'une infection génitale. Mais, tous ne sont pas associés au cancer du col de l'utérus. Seuls les HPV dits à risque (on dit aussi oncogènes) le sont : on en dénombre aujourd'hui plus d'une dizaine (HPV 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, ...)..
2 L’infection génitale par papillomavirus est-elle fréquente ?
Le papillomavirus est un virus très répandu et de nombreux sous-types existent. Mais, seuls certains, dits à haut risque, sont potentiellement associés au cancer du col. L’infection par le virus HPV est très fréquente et on estime actuellement que plus de 70% des femmes actives sexuellement ont été ou seront infectées au cours de leur vie. Le plus souvent, cette infection est asymptomatique et dans l’immense majorité des cas, la guérison intervient sans séquelle en 9-12 mois environ. Chez certaines femmes, le virus peut persister au delà de 18 mois et favoriser à long terme, l’apparition de lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l'utérus. Ce sont ces femmes qu’il faut dépister et surveiller.
3 Quelle est la différence entre le test H.P.V et le frottis ?
Le frottis est l'examen au microscope par un médecin de cellules du col de l'utérus, à la recherche d'éventuelles anomalies. Le test HPV détecte par biologie moléculaire la présence du virus HPV (détection de l'ADN viral) dans les cellules du col de l'utérus, soit à partir du même prélèvement( frottis en couche mince/ monolayer), soit à partir d'un nouveau prélèvement( frottis conventionnel ). On recherche habituellement les virus HPV qui sont considérés comme directement associés au cancer du col de l'utérus (groupe des HPV dits à risque ou HPV oncogènes).
4 En quoi l'H.P.V est-il associé au cancer du col de l'utérus ?
Il existe un lien très étroit ( 95-99% selon les études ) entre certains HPV et les lésions précancéreuses ou cancéreuses du col de l'utérus. Ces HPV sont dits à risque ou oncogènes, c'est à dire qu'ils ont le pouvoir de transformer les cellules du col de l'utérus en cellules dysplasiques puis cancéreuses. C'est la raison pour laquelle leur recherche est importante et utile.
Plus d'une dizaine de virus dits oncogènes ont été identifiés à ce jour : HPV 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, ......
5 Pourquoi chercher à détecter l'HPV ?
Théoriquement, le test HPV prendrait toute sa valeur à chaque fois que l'on voudrait connaître chez une patiente le risque de développer un cancer du col de l'utérus. En pratique, la recherche du virus HPV n'est pas systématique et aujourd'hui les seules indications reconnues par l'ANAES (Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé) sont principalement les frottis ASC-US et le suivi post-conisation. En effet, c'est de la confrontation entre la cytologie et le résultat du test HPV que découlera la meilleure démarche thérapeutique en cas de résultat de frottis ASC-US et pour ce qui est du suivi d'une conisation, le test HPV permettra de s'assurer dans les mois qui suivent l'intervention chirurgicale qu'il ne persiste pas d'infection résiduelle par un HPV oncogène, compte tenu du risque de récidive tumorale.
6 Une infection par H.P.V implique t-elle nécessairement l'apparition d'un cancer du col de l'utérus ?
Non, le plus souvent l'infection par HPV régresse spontanément ( plus de 60% des cas ) dans les neuf à douze mois suivant la contamination sexuelle. En terme de dépistage il est donc inutile de tester les femmes jeunes (moins de 10 ans de vie sexuelle), l’HPV étant positif dans 25 % des cas environ et l'on sait qu’il disparaîtra le plus souvent spontanément. Mais, au-delà de 10 ans d’activité sexuelle, et généralement chez la femme de 30 ans et plus, le fait de trouver un HPV à haut risque indique dans la plupart des cas une infection persistante. Dans cette hypothèse une surveillance étroite s'impose car, d'éventuelles lésions précancéreuses (dysplasiques) du col de l'utérus peuvent voir le jour parfois plusieurs années après la contamination.
7 Les maladies sexuellement transmissibles causent-elles le cancer du col de l'utérus ?
Non, les MST autres que l'infection par HPV ( par exemple: les mycoses, l'herpès génital...) ne sont habituellement pas associées au cancer du col de l'utérus. Seule l'infection par HPV, qui est une des MST les plus fréquentes, est étoitement associée à l'apparition de lésions précancéreuses et du cancer du col de l'utérus ( cas des HPV dits à risque ).
8 Est-ce que je suis concernée par l'H.P.V ?
Toute femme active sexuellement est potentiellement concernée par l'HPV, surtout s'il elle a eu ou si elle a plusieurs partenaires. Les statistiques actuelles montrent que les infections par HPV sont plus fréquentes chez les femmes jeunes de moins de trente ans.
9 Comment se transmet le virus H.P.V ?
Les HPV se transmettent presque exclusivement lors des rapports sexuels.
L'homme tout comme la femme peut être porteur sain, c'est à dire potentiellement transmettre le virus sans qu'aucun symptôme extérieur visible n'indique sa présence. D'où l'intérêt du test HPV dans le cadre du dépistage.
10 Quels sont les signes d'une infection par H.P.V ?
Il faut savoir que cette infection est le plus souvent silencieuse( sans symptome ).Seule la colposcopie permet de constater l'existence d'éventuelles lésions. Mais, on observe parfois des verrues sur les parties génitales externes de la femme ou de l'homme (condylomes).
11 L'infection par H.P.V peut-elle disparaître toute seule ?
Généralement, l'infection régresse spontanément ( plus de 60% des cas ) dans les neuf à douze mois suivant la contamination. Il n'y a que très peu de femmes chez lesquelles l'HPV persiste pour (cas des HPV dits à risque), potentiellement, après plusieurs années, provoquer des lésions précancéreuses ou cancéreuses.
12 L'apparition d'une contamination par HPV implique t-elle une infidélité du partenaire ?
Non, dans un couple qui ne vit pas l'ouverture sexuelle avec d'autres partenaires, la détection d'HPV n'est pas un indicateur fiable d'une contamination qui aurait eu lieu avec un autre partenaire. De plus, une contamination peut remonter à plusieurs années en arrière, alors que les partenaires actuels ne se connaissaient pas.
13 Si mon test HPV est positif, faut il faire quelque chose chez mon partenaire ?
Actuellement, on n'effectue pas de recherche systématique du virus HPV chez le partenaire du fait de la banalité et de la fréquence de cette infection. Elle est asymptomatique dans l’immense majorité des cas et l'infection persistante est exceptionnelle. Chez l'homme, la découverte d’un HPV peut donc témoigner d’une infection très ancienne. Quoiqu'il en soit, il peut être utile de faire un examen clinique et une balanoscopie (examen avec une loupe grossissante ) à la recherche de lésions virales (condylomes). En effet, de telles lésions peuvent être traitées efficacement. Il est également possible de réaliser un test HPV sur un frottis de l'urètre.
14 Peut-on traiter l' infection par H.P.V ?
Si l'on peut traiter les lésions provoquées par HPV (condylomes sur les parties génitales externes - lésions du col de l'utérus), il n'existe pas de traitement à l'heure actuelle chez les porteurs sains ( absence de lésion détectable ). Un vaccin est en cours d'évaluation clinique.
15 Pourquoi un test H.P.V est-il recommandé en cas de frottis anormal (ASC-US) ?
Parce que toutes les études scientifiques publiées insistent sur le risque d'évolution vers des lésions précancéreuses ou cancéreuses, si le test HPV est positif (HPV oncogènes ou dits à risque).
16 En quoi consiste un test H.P.V ?
C'est un examen extrêmement fiable et simple à réaliser qui fait appel aux nouvelles technologies issues de la biologie moléculaire. La détection porte sur l'ADN viral. Le test HPV permet donc de mettre en évidence la présence de papillomavirus oncogènes dans les cellules du col de l'utérus. Cela présente un intérêt majeur. En effet, il a été clairement démontré par l'Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (I.A.R.C.) que l'on peut retrouver l'ADN de ces papillomavirus dans pratiquement tous les cancers du col utérin.
17 Comment fait-on le prélèvement ?
Le test HPV est généralement pratiqué sur le même prélèvement que le frottis, sous réserve qu'il soit fait en phase liquide avec un milieu de transport validé pour la biologie moléculaire. La brosse chargée de cellules est, aussitôt après le prélèvement, plongée dans le milieu liquide de conservation cellulaire. Le tout (flacon + brosse) est ensuite envoyé, à température ambiante, au cabinet d'anatomie et cytologie pathologiques ou au laboratoire pour analyse.
18 Le test HPV est il vraiment fiable ?
La sensibilité du test HPV est supérieure à 95 %. L’association HPV-cytologie a une sensibilité proche de 100 %.....
Ainsi, lorsque le frottis cervico-utérin et le test HPV sont négatifs la femme a un risque quasi inexistant de développer une lésion dysplasique du col de l'utérus dans les années qui suivent.
19 Quels sont les résultats du test HPV ?
Le test HPV est un test de Biologie Moléculaire qualitatif.
Il détecte la présence d'ADN viral dans un prélèvement de cellules du col de l'utérus et notamment les HPV à haut risque, potentiellement oncogènes.
les résultats sont habituellement rendus de la manière suivante:
positif: présence d'HPV oncogènes
négatif: absence d'HPV oncogènes
20 Que faire devant un frottis ASC-US et un test HPV positif ?
Les anomalies cellulaires observées sont généralement liées à la persistance d'un HPV oncogène. Il convient de poursuivre les investigations (colposcopie, biopsie...).
21 Est-il possible d'avoir un frottis normal et un test HPV positif ?
OUI. En fonction de l'age de la patiente, il est recommandé de répéter le test HPV. La persistance de cette infection au-delà de 12 mois impose de réaliser des investigations complémentaires(colposcopie, biopsie..).
22 Est-il possible d'avoir un frottis anormal(ASC-US) et un test HPV négatif ?
OUI. Mais, dans ce cas il est possible de rassurer la patiente car, il n'existe pas de lésion précancéreuse.
23 Le test HPV est-il remboursé en France ?
Le test HPV est remboursé en France depuis la mi-février 2004 seulement dans le cas de frottis ASC-US. Son coût est de 48,60 €. Le taux de remboursement est de 60 %.