Encore besoin de vos petits mots
Publié : lun. déc. 10, 2007 11:21 am
Bonjour,
Eh oui, c'est encore moi, à croire que je ne me peux plus me passer de vous. Je ne veux pas vous laisser une impression de devenir la "casse-pied" de service qui vous bassine avec ses histoires, mais je me sens seule dans une épreuve qui me dépasse totalement.
Depuis mon dernier post, bien des choses ont encore changé. Je viens d'apprendre que mon aîné rentre à l'hôpital en "urgence" aujourd'hui pour faire un break, autant pour lui que pour nous. Il ne rentrera plus à la maison (à part à Nöel et Nouvel An), jusqu'au 5 janvier, date à laquelle il entrera dans sa nouvelle école éducative.
Bien que je sache que c'est la meilleure décision qui puisse être prise pour son bien-être à lui et pour le nôtre, je me sens coupable, coupable d'avoir échoué dans mon rôle de mère, un sentiment d'échec qui me ronge et c'est ça qui est le plus difficile à admettre. Pourtant, j'ai fait de mon mieux avec les moyens dont je disposais et lorsque je constate le résultat, je me sens encore plus coupable. Certaines d'entre vous pourront me dire (et je les comprends tout à fait), il n'a pas tué, il n'a pas volé...il n'a pas fait des choses si dramatiques que cela, je réponds non à toutes ces allégations. Pourtant, dans notre contexte, la situation est dramatique (je ne reviendrai pas sur la dénonciation non fondée dont nous avons été l'objet).
En l'espace d'un peu plus d'une année, mon fils est devenu "un étranger", je veux dire par là que je ne reconnais plus rien en lui. Malgré les mesures qui ont été entreprises en septembre, les choses se sont dégradées davantage ce qui nous a amené à agir dans l'urgence pour le bien de toute une famille. Mon mari et moi sommes sommes toujours ensemble, mais les épreuves nous ont éloignés, nous nous aimons encore, mais plus rien ne sera jamais comme avant. Nous avons pris un "coup de vieux", nous n'avons rien compris de ce qui nous arrivait. Et mon cadet dans tout ça? il souffre de la situation, il est encore jeune, mais il comprend que des choses graves se passent chez nous, il est traumatisé par la voisine et il ne comprend pas pourquoi son frère ne fait que lui réponde méchamment et le "reboucher". Je lui ai expliqué que son grand frère l'aimait et que ça ne changerait jamais, mais pourtant hier soir, mon cadet est venu vers moi avec des gros sanglots dans la voix (il a 3 ans 1/2): maman, Romain ne m'aime plus, il ne veut plus me parler, il m'a dit de dégager...Devant l'ampleur des mots, j'ai tenté de parler avec mon aîné pour lui fair comprendre que son petit frère n'était pas responsable de ce qui nous arrivait et je lui ai demandé de lui présenter des excuses.
Mon aîné est muré dans son monde et il est rempli de haine envers la personne qui m'a dénoncée (cette personne était son amie, sa confidente, sa grande soeur, elle était sur un piédéstal pour lui), et c'est nous qui faisons les frais de cette haine, il est le "mouton noir" de son lycée, il est en rupture totale avec tout et tout le monde.
ça me fait mal lorsque j'écris ce que je vis, ça me fait encore plus mal de l'écrire à des personne que je ne connais pas ou peu, à des personnes qui connaissent un peu mon histoire ou pas du tout, mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé actuellement pour ne pas sombrer. C'est fou le nombre de personnes (amis ou copains) que l'on perd ou qui s'éloigne alors qu'on aurait tant besoin d'eux. C'est encore plus douloureux quand on a rien fait de mal, quand on a rien à se reprocher, c'est là qu'on commence à se sentir comme des monstres. Les choses se redisent très vite et se déforment encore plus vite,nous en avons fait le constat dans les environs de l'endroit où nous habitons.
Je ne sais pas comment me débarrasser de ce sentiment d'échec, mon coeur de mère est en boullie. Le seul point positif dans tout ça, c'est que mon fils sera aidé et pris en charge par des personnes compétentes et que, au final, le résultat ne peut être que meilleur. Pire que ce que nous vivons actuellement, ce n'est pas possible. Je reste optimiste, mais c'est si douloureux pour une maman de devoir se séparer de son enfant pour le "placer en milieu éducatif".
Merci une fois encore d'avoir pris le temps de me lire et de ne pas pas porter de jugement sur ma situation.
Merci d'être là, dans les bons et les moins bons moments.
Bises
Juylane
Eh oui, c'est encore moi, à croire que je ne me peux plus me passer de vous. Je ne veux pas vous laisser une impression de devenir la "casse-pied" de service qui vous bassine avec ses histoires, mais je me sens seule dans une épreuve qui me dépasse totalement.
Depuis mon dernier post, bien des choses ont encore changé. Je viens d'apprendre que mon aîné rentre à l'hôpital en "urgence" aujourd'hui pour faire un break, autant pour lui que pour nous. Il ne rentrera plus à la maison (à part à Nöel et Nouvel An), jusqu'au 5 janvier, date à laquelle il entrera dans sa nouvelle école éducative.
Bien que je sache que c'est la meilleure décision qui puisse être prise pour son bien-être à lui et pour le nôtre, je me sens coupable, coupable d'avoir échoué dans mon rôle de mère, un sentiment d'échec qui me ronge et c'est ça qui est le plus difficile à admettre. Pourtant, j'ai fait de mon mieux avec les moyens dont je disposais et lorsque je constate le résultat, je me sens encore plus coupable. Certaines d'entre vous pourront me dire (et je les comprends tout à fait), il n'a pas tué, il n'a pas volé...il n'a pas fait des choses si dramatiques que cela, je réponds non à toutes ces allégations. Pourtant, dans notre contexte, la situation est dramatique (je ne reviendrai pas sur la dénonciation non fondée dont nous avons été l'objet).
En l'espace d'un peu plus d'une année, mon fils est devenu "un étranger", je veux dire par là que je ne reconnais plus rien en lui. Malgré les mesures qui ont été entreprises en septembre, les choses se sont dégradées davantage ce qui nous a amené à agir dans l'urgence pour le bien de toute une famille. Mon mari et moi sommes sommes toujours ensemble, mais les épreuves nous ont éloignés, nous nous aimons encore, mais plus rien ne sera jamais comme avant. Nous avons pris un "coup de vieux", nous n'avons rien compris de ce qui nous arrivait. Et mon cadet dans tout ça? il souffre de la situation, il est encore jeune, mais il comprend que des choses graves se passent chez nous, il est traumatisé par la voisine et il ne comprend pas pourquoi son frère ne fait que lui réponde méchamment et le "reboucher". Je lui ai expliqué que son grand frère l'aimait et que ça ne changerait jamais, mais pourtant hier soir, mon cadet est venu vers moi avec des gros sanglots dans la voix (il a 3 ans 1/2): maman, Romain ne m'aime plus, il ne veut plus me parler, il m'a dit de dégager...Devant l'ampleur des mots, j'ai tenté de parler avec mon aîné pour lui fair comprendre que son petit frère n'était pas responsable de ce qui nous arrivait et je lui ai demandé de lui présenter des excuses.
Mon aîné est muré dans son monde et il est rempli de haine envers la personne qui m'a dénoncée (cette personne était son amie, sa confidente, sa grande soeur, elle était sur un piédéstal pour lui), et c'est nous qui faisons les frais de cette haine, il est le "mouton noir" de son lycée, il est en rupture totale avec tout et tout le monde.
ça me fait mal lorsque j'écris ce que je vis, ça me fait encore plus mal de l'écrire à des personne que je ne connais pas ou peu, à des personnes qui connaissent un peu mon histoire ou pas du tout, mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé actuellement pour ne pas sombrer. C'est fou le nombre de personnes (amis ou copains) que l'on perd ou qui s'éloigne alors qu'on aurait tant besoin d'eux. C'est encore plus douloureux quand on a rien fait de mal, quand on a rien à se reprocher, c'est là qu'on commence à se sentir comme des monstres. Les choses se redisent très vite et se déforment encore plus vite,nous en avons fait le constat dans les environs de l'endroit où nous habitons.
Je ne sais pas comment me débarrasser de ce sentiment d'échec, mon coeur de mère est en boullie. Le seul point positif dans tout ça, c'est que mon fils sera aidé et pris en charge par des personnes compétentes et que, au final, le résultat ne peut être que meilleur. Pire que ce que nous vivons actuellement, ce n'est pas possible. Je reste optimiste, mais c'est si douloureux pour une maman de devoir se séparer de son enfant pour le "placer en milieu éducatif".
Merci une fois encore d'avoir pris le temps de me lire et de ne pas pas porter de jugement sur ma situation.
Merci d'être là, dans les bons et les moins bons moments.
Bises
Juylane