Mon incroyable accouchement (long!)
Publié : mer. sept. 06, 2006 9:40 pm
Coucou les filles!
C'est moi, Christel... J'ai dormi à la maison cette nuit alors j'en profite pour vous donner quelques nouvelles et vous raconter un peu plus en détails le pourquoi du comment de mon accouchement si prématuré.
SAMEDI 19 AOUT 2006, 23h00
J'ai des contractions régulières de 50 secondes toutes les 8 minutes depuis 18h00. Je descends donc aux urgences avec mon mari. Le monitoring est effrayant! Je contracte toutes les 5 minutes et elles durent maintenant 1 minute!!! Je croise le regard de mon mari et mes yeux se remplissent de larmes... Je sais que je vais devoir rester à l'hôpital et que mon bébé risque de venir trop tôt. La sage-femme me garde sous monito jusqu'à 5h du mat et mon mari rentre à la maison.
DIMANCHE 20 AOUT 2006
Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Une boule d'angoisse s'est installée dans mon ventre et les contractions n'ont pas beaucoup diminuées. Pourtant, je suis sous perfusion (80 ml/heure).
MERCREDI 23 AOUT 2006
Nuit horrible! Je crève de mal, les contractions s'intensifient d'heure en heure. Seule dans la chambre, je regarde dehors et je pleure toutes les larmes de mon corps. J'appelle la sage-femme et elle augmente la perfusion. Je suis à 100ml/heure.
JEUDI 24 AOUT 2006, 7h50
Une fois de plus, je n'ai pas dormi de la nuit! Le petit déj arrive dans la chambre et moi, j'ai toujours autant mal! La sage-femme augmente encore la perf et me dit qu'elle ne pourra pas mettre de dose plus puissante que ça. Je demande à voir un gynéco car je sens que mon col à bougé. On me répond que c'est impossible car je suis sous perfusion. Pourtant, je sais qu'il a bougé! Je l'ai senti, j'en suis sure!!! Mais la sage-femme tient tête et s'en va... Je reste seule dans la chambre et j'ai toujours ces terribles contractions!
TOUJOURS JEUDI 24 AOUT 2006, 17h30
Après avoir insisté, j'ai enfin le droit de voir une gynéco. Elle vient dans la chambre avec l'ultrason pour vérifier mon col. Résultat: il est dilaté à 2 cm! Panique à bord! On m'interdit de me lever, d'incliner le dossier du lit et on me demande le numéro de téléphone de mon mari. A partir de ce moment, tout s'accélère...
Un médecin vient me demander si je préfère aller à Genève ou à Lausanne. J'écarquille les yeux et demande pourquoi?! Il me répond que la maternité de Nyon ne fait pas d'accouchements avant 34sa et je suis à... 33sa+1. Je lui dis "Il faut que je réfléchisse. Je pars cette nuit ou demain matin?" "Non Madame, vous partez ce soir. Chaque minute compte!"
Il est 19h30 et me dit "Très bien, je vais avertir votre mari. L'ambulance sera là à 20h00".
TOUJOURS JEUDI 24 AOUT 2006, 20h00
Mon mari vient d'arriver. Il essaie de me rassurer mais je vois qu'il est aussi inquiet que moi. Ca y est, les ambulanciers sont là. Je me retrouve sur la civière, attachée de partout, surveillé par plein d'appareils et morte d'inquiétude. Que se passe-t-il? Pourquoi moi? Que va-t-on me faire? Comment va mon bébé? Pourquoi autant d'affoloment tout à coup?
A ce moment là, je dis à mon mari de rentrer à la maison car ça ne sert à rien qu'il vienne au CHUV. On va là-bas pour me stopper les contractions. Il suit la civière jusqu'à l'ambulance et me tient la main. La porte se ferme, les lumières bleues s'allument, la sirène retentit. Je ne comprends plus rien du tout, je suis perdue, affollée, paniquée. On roule à vive allure sur l'autoroute. J'ai des contractions d'une minute toutes les 2 minutes!! J'ai de plus en plus mal, ça devient insupportable! L'ambulancière me met un masque à oxygène, j'ai l'impression de partir... Je ferme les yeux et je pense à mon bébé plus que jamais.
TOUJOURS JEUDI 24 AOUT 2006, 20h40
Arrivée au CHUV. On m'amène dans une salle d'accouchement. Quatre personnes s'occupent de moi: elles surveillent mon monitoring, me font des prises de sang, me posent en tas de questions, me mettent sous perfusion, me donnent un ADALAT toutes les 30 minutes mais les contractions deviennent encore plus douloureuses et ne s'espacent pas! Un médecin entre dans la pièce et me dit cette phrase qui restera à tout jamais grâvée dans ma mémoire: "Madame, on a trouvé un Streptocoque B dans votre sang et dans... le liquide amniotique. Le bébé ne peut pas être soigné in utéro. On va devoir vous faire accoucher cette nuit." Un grand silence s'installe. Je n'arrive pas à y croire. Ces paroles ont un impacte énorme, elles vont changer ma vie: ça y est, je vais être maman cette nuit. Un frisson intense me traverse le corps et des larmes coulent sur mes joues. Puis, l'inquiétude prend place. Et le bébé? Il aura donc 7 semaines d'avance!!!! Le médecin m'explique le déroulement de l'accouchement: il y aura une sage-femme, un médecin, un anésthésiste, deux pédiatres, un gynéco et un chirurgien. La sage-femme appelle mon mari "Bonsoir Monsieur. On va faire accoucher votre femme cette nuit. Dans combien de temps vous pouvez être au CHUV? Allô! Vous êtes toujours là?" Une nouvelle peur vient en moi. Je crains pour mon mari. Il a 45 minutes de voiture à faire et avec ce choc, j'ai peur qu'il fasse un accident!
VENDREDI 25 AOUT 2006, 1h00 du mat
Ca fait maitenant des heures que j'ai des contractions d'une intensité horrible! A chaque contraction, je me plie en deux et je n'arrive presque plus à respirer. Je demande la péridurale. C'est possible qu'on me la pose mais pas avec une grande dose car on ne sait pas ce que cela peut faire avec mon streptocoque B. Une heure après, je ne sens plus les contractions mais j'ai très mal à l'intérieur du vagin. Je sens que le bébé appuie avec sa tête, c'est très douloureux! La péri ne fait pas effet dans le bas ventre et dans les jambes. Je sens tout. On contrôle mon col à 2h45: je suis à 7cm.
TOUJOURS VENDREDI 25 AOUT 2006, 3h30 du mat
Je demande à la sage-femme de vérifier le col tellement j'ai mal. Elle refuse car elle a prévu de le faire toutes les heures, donc prochain contrôle à 3h45. J'attends 15 minutes dans la souffrance et mon mari pleure de me voir dans cet état. Enfin, elle contrôle mon col et crie: "Ah! Mais il y a déjà la tête!! Appelez les médecins de toute urgence!" En 2 minutes, toute l'équipe est au complet. La sage-femme laisse la place au médecin car c'est lui qui doit faire l'accouchement.
Tout à coup, une grosse contraction. On me dit de pousser très fort. Mon mari me serre la main de toutes ses forces et m'encourage. Je soulève le dos et je pousse du plus fort que je peux. J'arrive au bout de ma respiration mais je continue encore. Je sens mon bébé avancer et ça me donne du courage. Encore une contraction, je pousse plus fort qu'avant. On me dit que c'est très bien et que je dois continuer. J'ai mal mais la douleur n'a plus d'importance car je suis entrain de faire le plus bel acte du monde: je donne la vie. Je n'arrive pas à y croire! Une énergie incroyable me saisi et je trouve encore plus de force pour pousser. Tout à coup, le médecin me dit "Stop, ne poussez plus!" Et là, j'ouvre les yeux et je me retrouve face à mon bébé qu'on a posé sur mon ventre. Je le caresse, je l'admire, je pleure, mon mari pleure aussi et me dit "Regarde ce qu'on a fait chérie...!" Et là, je réalise une chose: " Il est 3h57, je suis devenue maman..."
Mon bébé est vite pris par l'équipe médicale pour être surveillé. Mon mari part avec les médecins et le bébé et moi je me retrouve dans la salle d'accouchement à faire recoudre. Dans mes mains, la photo polaroïde de mon bébé. Je ne la quitte pas des yeux, il est tellement beau. J'essaie de réaliser qu'il est à moi mais j'ai de la peine. Je suis fatiguée, épuisée mais tellement heureuse...
C'est moi, Christel... J'ai dormi à la maison cette nuit alors j'en profite pour vous donner quelques nouvelles et vous raconter un peu plus en détails le pourquoi du comment de mon accouchement si prématuré.
SAMEDI 19 AOUT 2006, 23h00
J'ai des contractions régulières de 50 secondes toutes les 8 minutes depuis 18h00. Je descends donc aux urgences avec mon mari. Le monitoring est effrayant! Je contracte toutes les 5 minutes et elles durent maintenant 1 minute!!! Je croise le regard de mon mari et mes yeux se remplissent de larmes... Je sais que je vais devoir rester à l'hôpital et que mon bébé risque de venir trop tôt. La sage-femme me garde sous monito jusqu'à 5h du mat et mon mari rentre à la maison.
DIMANCHE 20 AOUT 2006
Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Une boule d'angoisse s'est installée dans mon ventre et les contractions n'ont pas beaucoup diminuées. Pourtant, je suis sous perfusion (80 ml/heure).
MERCREDI 23 AOUT 2006
Nuit horrible! Je crève de mal, les contractions s'intensifient d'heure en heure. Seule dans la chambre, je regarde dehors et je pleure toutes les larmes de mon corps. J'appelle la sage-femme et elle augmente la perfusion. Je suis à 100ml/heure.
JEUDI 24 AOUT 2006, 7h50
Une fois de plus, je n'ai pas dormi de la nuit! Le petit déj arrive dans la chambre et moi, j'ai toujours autant mal! La sage-femme augmente encore la perf et me dit qu'elle ne pourra pas mettre de dose plus puissante que ça. Je demande à voir un gynéco car je sens que mon col à bougé. On me répond que c'est impossible car je suis sous perfusion. Pourtant, je sais qu'il a bougé! Je l'ai senti, j'en suis sure!!! Mais la sage-femme tient tête et s'en va... Je reste seule dans la chambre et j'ai toujours ces terribles contractions!
TOUJOURS JEUDI 24 AOUT 2006, 17h30
Après avoir insisté, j'ai enfin le droit de voir une gynéco. Elle vient dans la chambre avec l'ultrason pour vérifier mon col. Résultat: il est dilaté à 2 cm! Panique à bord! On m'interdit de me lever, d'incliner le dossier du lit et on me demande le numéro de téléphone de mon mari. A partir de ce moment, tout s'accélère...
Un médecin vient me demander si je préfère aller à Genève ou à Lausanne. J'écarquille les yeux et demande pourquoi?! Il me répond que la maternité de Nyon ne fait pas d'accouchements avant 34sa et je suis à... 33sa+1. Je lui dis "Il faut que je réfléchisse. Je pars cette nuit ou demain matin?" "Non Madame, vous partez ce soir. Chaque minute compte!"
Il est 19h30 et me dit "Très bien, je vais avertir votre mari. L'ambulance sera là à 20h00".
TOUJOURS JEUDI 24 AOUT 2006, 20h00
Mon mari vient d'arriver. Il essaie de me rassurer mais je vois qu'il est aussi inquiet que moi. Ca y est, les ambulanciers sont là. Je me retrouve sur la civière, attachée de partout, surveillé par plein d'appareils et morte d'inquiétude. Que se passe-t-il? Pourquoi moi? Que va-t-on me faire? Comment va mon bébé? Pourquoi autant d'affoloment tout à coup?
A ce moment là, je dis à mon mari de rentrer à la maison car ça ne sert à rien qu'il vienne au CHUV. On va là-bas pour me stopper les contractions. Il suit la civière jusqu'à l'ambulance et me tient la main. La porte se ferme, les lumières bleues s'allument, la sirène retentit. Je ne comprends plus rien du tout, je suis perdue, affollée, paniquée. On roule à vive allure sur l'autoroute. J'ai des contractions d'une minute toutes les 2 minutes!! J'ai de plus en plus mal, ça devient insupportable! L'ambulancière me met un masque à oxygène, j'ai l'impression de partir... Je ferme les yeux et je pense à mon bébé plus que jamais.
TOUJOURS JEUDI 24 AOUT 2006, 20h40
Arrivée au CHUV. On m'amène dans une salle d'accouchement. Quatre personnes s'occupent de moi: elles surveillent mon monitoring, me font des prises de sang, me posent en tas de questions, me mettent sous perfusion, me donnent un ADALAT toutes les 30 minutes mais les contractions deviennent encore plus douloureuses et ne s'espacent pas! Un médecin entre dans la pièce et me dit cette phrase qui restera à tout jamais grâvée dans ma mémoire: "Madame, on a trouvé un Streptocoque B dans votre sang et dans... le liquide amniotique. Le bébé ne peut pas être soigné in utéro. On va devoir vous faire accoucher cette nuit." Un grand silence s'installe. Je n'arrive pas à y croire. Ces paroles ont un impacte énorme, elles vont changer ma vie: ça y est, je vais être maman cette nuit. Un frisson intense me traverse le corps et des larmes coulent sur mes joues. Puis, l'inquiétude prend place. Et le bébé? Il aura donc 7 semaines d'avance!!!! Le médecin m'explique le déroulement de l'accouchement: il y aura une sage-femme, un médecin, un anésthésiste, deux pédiatres, un gynéco et un chirurgien. La sage-femme appelle mon mari "Bonsoir Monsieur. On va faire accoucher votre femme cette nuit. Dans combien de temps vous pouvez être au CHUV? Allô! Vous êtes toujours là?" Une nouvelle peur vient en moi. Je crains pour mon mari. Il a 45 minutes de voiture à faire et avec ce choc, j'ai peur qu'il fasse un accident!
VENDREDI 25 AOUT 2006, 1h00 du mat
Ca fait maitenant des heures que j'ai des contractions d'une intensité horrible! A chaque contraction, je me plie en deux et je n'arrive presque plus à respirer. Je demande la péridurale. C'est possible qu'on me la pose mais pas avec une grande dose car on ne sait pas ce que cela peut faire avec mon streptocoque B. Une heure après, je ne sens plus les contractions mais j'ai très mal à l'intérieur du vagin. Je sens que le bébé appuie avec sa tête, c'est très douloureux! La péri ne fait pas effet dans le bas ventre et dans les jambes. Je sens tout. On contrôle mon col à 2h45: je suis à 7cm.
TOUJOURS VENDREDI 25 AOUT 2006, 3h30 du mat
Je demande à la sage-femme de vérifier le col tellement j'ai mal. Elle refuse car elle a prévu de le faire toutes les heures, donc prochain contrôle à 3h45. J'attends 15 minutes dans la souffrance et mon mari pleure de me voir dans cet état. Enfin, elle contrôle mon col et crie: "Ah! Mais il y a déjà la tête!! Appelez les médecins de toute urgence!" En 2 minutes, toute l'équipe est au complet. La sage-femme laisse la place au médecin car c'est lui qui doit faire l'accouchement.
Tout à coup, une grosse contraction. On me dit de pousser très fort. Mon mari me serre la main de toutes ses forces et m'encourage. Je soulève le dos et je pousse du plus fort que je peux. J'arrive au bout de ma respiration mais je continue encore. Je sens mon bébé avancer et ça me donne du courage. Encore une contraction, je pousse plus fort qu'avant. On me dit que c'est très bien et que je dois continuer. J'ai mal mais la douleur n'a plus d'importance car je suis entrain de faire le plus bel acte du monde: je donne la vie. Je n'arrive pas à y croire! Une énergie incroyable me saisi et je trouve encore plus de force pour pousser. Tout à coup, le médecin me dit "Stop, ne poussez plus!" Et là, j'ouvre les yeux et je me retrouve face à mon bébé qu'on a posé sur mon ventre. Je le caresse, je l'admire, je pleure, mon mari pleure aussi et me dit "Regarde ce qu'on a fait chérie...!" Et là, je réalise une chose: " Il est 3h57, je suis devenue maman..."
Mon bébé est vite pris par l'équipe médicale pour être surveillé. Mon mari part avec les médecins et le bébé et moi je me retrouve dans la salle d'accouchement à faire recoudre. Dans mes mains, la photo polaroïde de mon bébé. Je ne la quitte pas des yeux, il est tellement beau. J'essaie de réaliser qu'il est à moi mais j'ai de la peine. Je suis fatiguée, épuisée mais tellement heureuse...